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La vie est mon amie

Dernière mise à jour : 2 févr.

Je vis dans une société. J’y suis témoin de jeux de pouvoir, de règles, de lois. J’existe car j’ai un nom, un matricule, peut-être aussi un travail à moins que je sois étudiant et il me faut être examiné pour vérifier si je peux mériter un diplôme

J’ai un lieu de vie, plus ou moins beau, plus ou moins grand, mais j’ai une adresse où on me sait exister.


Je souffre, plus ou moins. J’ai peur, plus ou moins. Je sais devoir me battre pour obtenir mon dû, ma subsistance et me garder en vie,


Et puis un jour, je vois tout ça et je me demande si cela a encore du sens.


J’ai beau faire tout ce qu’il faut, je perds. Je perds mes proches ou bien mes revenus, peut-être aussi ma santé. A moins que je sois simplement en train de perdre en justice ou de perdre mes droits de citoyen.


Alors, je regarde ma vie, cette vie, la société et je ne vois que des formes qui s’emboîtent les unes les autres, se dés-emboitent, se chevauchent, se séparent, s’écrasent. Ma réalité devient un monde de formes. Sans vrai vérité. Beaucoup de mensonges. Des faux, du faux. Du non sens. Beaucoup.


Fatigué par ces formes qui courent devant mes yeux, lassé par cette agitation permanente, je me dis : "c’est ça la vie? C’est moche, dur, compliqué et sans issue."


Le plongeon


Alors je ferme les yeux et je plonge à l'intérieur de moi. Je réalise que je ne sais rien. Je ne sais rien de ce qui fait le vivant. Je ne sais rien de ce qu'est la vie; Je n'ai baigné que dans la survie. Je connais tout ce que je dois savoir pour garder un sentiment d'existence dans ce monde agité, mais je ne sais rien de ce qui sous-tend la vie.


Tout s'efface d'un coup dans ma tête. Je n'ai plus de numéro de sécurité sociale. Je n'ai plus de nom, ni de lignée. Le décor de ma vie se désagrège. Plus rien de ce monde de formes ne m'entoure. Je baigne dans le néant.


Mes 5 sens se sont coupés. Rien du dehors n'existe à cet instant. Je baigne dans la profondeur de moi-même, du moins, c'est ce que je crois. Je m'aperçois que je suis dans le noir total, je ne vois rien, je n'entends rien, je ne sens rien car mes sens m'ont lâché.


Sans les formes que reste-t-il ?


J'étais au milieu d'une scène de théâtre et d'un coup, le décor est tombé, le sol s'est dérobé, les acteurs ont disparu, qui j'étais s'est envolé. Il n'y a plus rien autour de moi. Plus de décor, plus d'institution, plus de lois ni de règles. Le monde s'est enfui.


« Dieu est une sorte de rien abyssal, et pourtant la vérité ne s'abîme pas dans cet abîme, ni ne s'écroule dans ce précipice. » - Vladimir Jankélévitch - Artiste, écrivain, Musicologue, Philosophe, Scientifique (1903 - 1985)

Et pourtant, je suis encore là. Que me reste-t-il ? Tout. Je me ressens de l'intérieur. Je sens mon coeur battre. Je me sens présent même si rien n'est autour de moi. J'existe, je suis là, même si rien ne peut me définir. Je respire. J'ai conscience de moi. De ce qui se passe en moi. Je perçois qu'une pulsation de vie est toujours là et assure mon existence même si c'est dans le néant.


La vie est là, toujours, sans condition


Je suis en vie. Je suis la vie. Je ressens cette présence en moi qui est. C'est là. Indépendamment de tout le reste, la vie pulse en moi et ce n'est pas à travers mes 5 sens que je la perçois, mais à travers ma conscience.


Je prends conscience enfin de ce qu'est la vie. Elle est en moi tout en étant aussi à l'intérieur de chacun, de chaque animal, de chaque végétal. La vie est en chacun et partout à la fois. La vie pulse partout et donne tout le temps.


Toute forme animée contient la vie. Au delà de mes sens. Et je comprends qu'au delà de la forme, elle est information, vibration. Ce néant autour de moi est rempli de vie, rempli de vibrations et d'informations. Mais dans ce monde vibratoire, je suis sourd, aveugle, muet. Seule ma conscience peut s'exprimer et chercher à comprendre. Seule ma conscience peut se connecter à la vie qui foisonne autour de moi.


Eveil de la conscience